Bien que le burn-out n’ait pas encore rencontré de consensus scientifique, il pourrait devenir, sous la présidence d’Emmanuel Macron, une maladie professionnelle reconnue, le volet emploi / chômage de son programme stipulant que les salariés au bord du burn-out pourront être indemnisés en cas de démission. L’épuisement professionnel, syndrome qui fait couler beaucoup d’encre dans les médias et que les entreprises considèrent comme une pathologie des temps modernes, reste une maladie insidieuse, difficile à diagnostiquer.

 De nombreuses études ont permis de recenser les symptômes et les critères qui caractérisent les personnes touchées par le burn-out. Il est intéressant, avant de s’intéresser aux premiers signes d’un burn-out,de dresser le profil type d’une personne souffrant de ce syndrome, sur la base des statistiques publiées par le cabinet Technologia, spécialisé dans la santé et la sécurité au travail.

  • 21 % des victimes du burn-out sont des femmes, contre 11 % d’hommes
  • La zone géographique où les individus sont le plus exposé est le nord-est de la France, représentant 17,6 % des expositions
  • Le ressenti augmente avec l’âge, avec 18 % des 50 ans et plus se sentant « émotionnellement vidé » par leur travail, contre 11,6 % des 15 à 29 ans
  • Les statistiques varient également en fonction de la CSP, les plus touchés étant les agriculteurs exploitants (23,5%), les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (19,7%), contre 9,8% pour les professions intermédiaires (officiers de police, assistantes sociales…) et 6,8% d’employés.

Épuisement professionnel : les signes d’alerte

De plus en plus fréquent dans le milieu du travail, le burn-out se traduit par un ensemble de signes caractéristiques.

 

  • Une extrême fatigue, ressentie par les personnes touchées par le burn-out qui, pour la plupart, ne parviennent pas à comprendre ce qui leur arrive. Il s’agit de personnes habituellement très actives et impliquées dans leur travail. Celles-ci vivent leur maladie comme une rupture brutale dans l’évolution de leur carrière, modifiant leur rapport au travail et pouvant se traduire concrètement par un évanouissement, un malaise vagal, voire même un accident sur le lieu de travail.
  • Une extrême solitude qui se traduit par l’isolement par rapport aux collègues et l’arrêt de tout contrôle sur les tâches et les activités professionnelles. L’individu touché par le burnout a l’étrange sensation que personne n’est en mesure de le comprendre et, de par ce fait, s’isole de plus en plus. Un isolement qui peut également toucher l’individu dans sa vie privée.
  • Des symptômes physiques de plus en plus fréquents comme des problèmes gastriques, des crampes d’estomac ou des remontées acides. Autant de signes envoyés par le corps, proche de la rupture. De fil en aiguille, les défenses immunitaires s’affaiblissent et les maladies se multiplient. Certains individus font part de tensions musculaires, de torticolis ou de mal de dos alors que d’autres parlent de problèmes dermatologiques liés au stress, tel l’eczéma ou le psoriasis.
  • Un état de nonchalance par rapport au travail, pouvant être perçu comme une forme de cynisme par certains collègues ; l’individu souffrant de burn-out se désintéresse de son travail, de son environnement et de ses activités habituelles.
  • Les facultés cognitives sont perturbées en raison de l’état de surchauffe dans lequel se trouve l’individu. Cela se traduit par des troubles de la concentration ainsi que d’éventuelles pertes de mémoire.
  • Autre symptôme du burn-out : la baisse de l’estime de soi des individus qui jugent n’avoir aucune valeur sans pour autant comprendre ce qui leur arrive.

Les premiers signes du burn-out sont parfois difficiles à diagnostiquer. Il convient néanmoins de les considérer sérieusement afin d’en venir à bout le plus rapidement possible car, comme tout autre pathologie liée à la santé mentale des salariés, plus le burn-out est traité tôt, plus l’individu a des chances d’en ressortir vainqueur.

 

Marilyn GUILLAUME