En matière de handicap, il y aurait, dans les entreprises, la théorie et la pratique. C'est du moins ce que pointe un baromètre thématique du Club Être, réseau d'entreprises engagées pour l'inclusion du handicap...

dévoilé lundi 14 mai 2018.

La théorie ? La quasi-totalité des entreprises (97 %) reconnaissent l'importance de la mise en œuvre d'une politique handicap, qui est considérée comme une priorité par quatre entreprises sur dix (soit déjà beaucoup moins).

Les bénéfices observés consistent en une amélioration de la solidarité dans l'entreprise (76 %), une plus grande fierté et un plus grand engagement des salariés (54 %), ainsi qu'une amélioration de la réputation de l'entreprise (46 %).

Difficultés à recruter

Dans les faits, certains obstacles demeurent, à commencer par une certaine méconnaissance de la loi. Une entreprise sur quatre dit ignorer les implications de la loi Handicap de 2005, qui durcit les sanctions financières en augmentant la contribution à l'Agefiph des entreprises qui dérogent à l'obligation d'emploi de 6 % de collaborateurs en situation de handicap.

A cela s'ajoute que les entreprises rencontrent des difficultés au moment de l'embauche. Au total, elles sont près de sept sur dix (69 %) à estimer que le recrutement de personnes handicapées est compliqué. La raison ? Elles déplorent, dans 83 % des cas, le manque de candidats disposant des compétences attendues, et à 71 %, du manque de moyens humains en interne.

Enfin, la question du temps se pose. Huit décideurs interrogés sur dix consacrent moins de 5 % de leur temps aux problématiques liées au handicap.

"Pour les PME/PMI/ETI, il est encore très difficile de mettre en place une politique handicap au sein de leur entreprise. Faute de moyens humains et financiers dédiés, l'inclusion du handicap est appréhendée comme un enjeu certes important mais pas prioritaire", déclare dans un communiqué Xavier Kergall, directeur général du Salon Handicap emploi & achats responsables, prévu à Paris fin mai 2018.

Comment, alors, faire en sorte que les choses changent ? Les personnes interrogées plébiscitent à 84 % une amélioration des échanges avec les autorités compétentes (AGEFIPH, Direccte, MDPH) et à 79 % une simplification de la Reconnaissance qualité de travailleur handicapé (RQTH).

Amélie Moynot