Les soft skills ont la cote. Elles feraient et dé-feraient les recrutements, parfois considérées comme plus importantes encore que les connaissances techniques « métier » ! Sauf que... les recruteurs et les actifs les connaissent-ils vraiment ? Pas vraiment, selon un sondage ViaVoice mené auprès de 1 500 personnes  au dernier trimestre 2021 pour les associations Article 1 et Mozaïk. Les résultats sont sans équivoque :

88 % des recruteurs et 75 % des actifs n’ont jamais entendu ces termes. Les actifs âgés de 18 à 29 ans sont plus au fait de cette notion puisque plus d’un tiers (35 %) connaissent plus ou moins bien la notion et 58 % en ont entendu parler durant leur parcours de formation initiale ou continue. Pour autant, cette méconnaissance n’est pas synonyme de désintérêt. Au contraire, une fois informés de la signification des termes, plus de la moitié des recruteurs (54 %) et plus d’un actif sur quatre (44 %) estiment que les soft skills sont importantes, quel que soit le type de recrutement. Ils ne les estiment cependant pas prioritaires.

Il apparaît par ailleurs que si l’intégration des soft skills dans l’évaluation des candidats semble importante, faire coïncider cette volonté avec les pratiques reste encore difficile. Il existe en effet un double décalage : d’une part entre les soft skills que les entreprises disent valoriser et leur pratique réelle ; d’autre part entre les compétences à reconnaître et celles réellement prises en compte.

Les données du sondage font ainsi apparaître que lors d’un recrutement, les soft skills ne constituent pas un critère prioritaire, tant pour les recruteurs que pour les actifs, alors que c’est le cas pour le type de formation et la durée de l’expérience professionnelle.

Même si le ratio entre les deux éléments a tendance à évoluer au fil de la carrière, l’expérience professionnelle reste fondamentale et prioritaire pour les recruteurs. Les actifs se tiennent sur une position proche puisque 22 % estiment que les soft skills sont surtout importantes en début de carrière.

Il sont moins d’un sur deux (18 %) à estimer qu’elles restent importantes en fin de carrière. Un point réunit cependant recruteurs et actifs : les soft skills jugées prioritaires.

Pour une majorité, c’est le travail en équipe, l’adaptabilité et la communication qui priment. Dès lors qu’il s’agit de leur évaluation, les actifs déplorent que les soft skills ne soient pas assez prises en compte par rapport aux indicateurs de performance.

 

Auteur :Gilmar Sequeira Martins