Les études se succèdent et se ressemblent. Malgré une baisse apparente en 2021 par rapport à 2020, l’absentéisme s’enracine. C’est ce que confirment les résultats du baromètre de l’absentéisme et de l’engagement Ayming-AG2R La Mondiale, publiés le 13 septembre.

Certes, les chiffres ont diminué en France de 10% en 2021, pour se situer à 22,6 jours d’absence par an et par salarié, mais il s’agit...

d’une « baisse en trompe-l’œil en raison de la forte hausse de 2020 liée à la pandémie de Covid-19 ».

Sur la durée, le phénomène s’enkyste dans l’univers du travail : de 4,55% en 2015, le taux est passé à 5,54% en 2019 pour s’établir à 6,19% en 2021.

Ce 14e baromètre est basé d’une part sur une étude quantitative de l’absentéisme en France en 2021 réalisée par Ayming en partenariat avec AG2R La Mondiale auprès de 54 939 entreprises employant 3 573 595 salariés en CDI dans le secteur privé. D’autre part, il repose sur une enquête qualitative Ayming-Kantar TNS conduite par téléphone auprès de 2 300 salariés du secteur privé sur leur absentéisme et leur engagement dans l’entreprise.

« Cette nouvelle édition du baromètre montre que l’absentéisme tend à s’ancrer durablement. Si ce phénomène est un frein à la compétitivité des entreprises, il témoigne également d’un véritable changement quant au rapport au travail. En tant qu’acteur de la prévention santé, il semble important d’en comprendre les différentes causes et d’engager des actions pertinentes afin de favoriser le bien-être au travail en développant notamment une véritable culture de la prévention », indique Philippe Dabat, membre du comité de direction groupe d’AG2R La Mondiale en charge de la santé prévoyance.

Les arrêts de longue durée continuent leur croissance

L’étude fait également apparaître une hausse des arrêts de longue durée. En effet, le taux d’absentéisme pour les arrêts de travail supérieurs à 90 jours a atteint 3,14% en 2021 contre 2,82% en 2019. « 45% des salariés absents pour ces longues durées le sont pour raisons professionnelles (accidents du travail, maladies professionnelles, burn-out…), avec une augmentation sensible des épuisements professionnels », souligne le baromètre.

Interrogés sur la question, plus de la moitié des salariés estiment que leur travail a un effet sur leur état de santé. Si cet impact est positif pour 19% d’entre eux, près d’un salarié sur trois le perçoit en revanche négativement. Or ces derniers se déclarent en plus mauvaise santé et sont plus nombreux à s’absenter que les autres, selon le baromètre.

Marie Duribreux